V. 1-22: cf. Job 7. Ps 90. (Ec 9:3-6. Job 19:25-27. Ps 49:15, 16.)
1 L’homme né de la femme!
Sa vie est courte, sans cesse agitée.
2 Il naît, il est coupé comme une fleur;
Il fuit et disparaît comme une ombre.
3 Et c’est sur lui que tu as l’œil ouvert!
Et tu me fais aller en justice avec toi!
4 Comment d’un être souillé sortira-t-il un homme pur?
Il n’en peut sortir aucun.
5 Si ses jours sont fixés, si tu as compté ses mois,
Si tu en as marqué le terme qu’il ne saurait franchir,
6 Détourne de lui les regards, et donne-lui du relâche,
Pour qu’il ait au moins la joie du mercenaire à la fin de sa journée.
7 Un arbre a de l’espérance:
Quand on le coupe, il repousse,
Il produit encore des rejetons;
8 Quand sa racine a vieilli dans la terre,
Quand son tronc meurt dans la poussière,
9 Il reverdit à l’approche de l’eau,
Il pousse des branches comme une jeune plante.
10 Mais l’homme meurt, et il perd sa force;
L’homme expire, et où est-il?
11 Les eaux des lacs s’évanouissent,
Les fleuves tarissent et se dessèchent;
12 Ainsi l’homme se couche et ne se relèvera plus,
Il ne se réveillera pas tant que les cieux subsisteront,
Il ne sortira pas de son sommeil.
13 Oh! Si tu voulais me cacher dans le séjour des morts,
M’y tenir à couvert jusqu’à ce que ta colère fût passée,
Et me fixer un terme auquel tu te souviendras de moi!
14 Si l’homme une fois mort pouvait revivre,
J’aurais de l’espoir tout le temps de mes souffrances,
Jusqu’à ce que mon état vînt à changer.
15 Tu appellerais alors, et je te répondrais,
Tu languirais après l’ouvrage de tes mains.
16 Mais aujourd’hui tu comptes mes pas,
Tu as l’œil sur mes péchés;
17 Mes transgressions sont scellées en un faisceau,
Et tu imagines des iniquités à ma charge.
18 La montagne s’écroule et périt,
Le rocher disparaît de sa place,
19 La pierre est broyée par les eaux,
Et la terre emportée par leur courant;
Ainsi tu détruis l’espérance de l’homme.
20 Tu es sans cesse à l’assaillir, et il s’en va;
Tu le défigures, puis tu le renvoies.
21 Que ses fils soient honorés, il n’en sait rien;
Qu’ils soient dans l’abaissement, il l’ignore.
22 C’est pour lui seul qu’il éprouve de la douleur en son corps,
C’est pour lui seul qu’il ressent de la tristesse en son âme.
1 »Todos los que nacemos de una mujer
vivimos muy poco y sufrimos demasiado.
2 Somos como las flores: al cortarlas se marchitan;
somos como sombras: efímeras y pasajeras.
3 ¿Y sobre alguien así pones los ojos?
¿Y con alguien así entras en juicio?
4 ¿Acaso la impureza puede purificarse?
¡Eso es algo que nadie puede lograr!
5 Los días del hombre ya están contados;
tú has decidido ya cuántos meses vivirá;
su vida tiene un límite que no puede traspasar.
6 ¡Deja de mirarlo! ¡Déjalo tranquilo!
¡Deja que goce de la vida antes de morir!

7 »Al árbol cortado, le quedan raíces;
y vuelve a retoñar, y no le faltan renuevos.
8 Tal vez con el paso del tiempo envejezca su raíz,
y su tronco llegue a morir en el polvo,
9 pero al sentir el agua, cobra vida,
y crece y echa nuevo follaje.
10 Pero si el hombre muere, termina su vida;
si el hombre perece, ¿a dónde va a parar?
11 ¡Se evapora, como el agua del mar!
¡Desaparece, como el agua de un río seco!
12 El hombre muere y no vuelve a levantarse;
¡mientras el cielo exista, no se levantará de su sueño!

13 »Quisiera que me escondieras en el sepulcro,
que me ocultaras mientras se aplaca tu enojo,
que te fijaras un plazo para acordarte de mí.
14 Cuando el hombre muere, ¿acaso vuelve a vivir?
Mientras tenga que cumplir mi servicio obligatorio,
esperaré con paciencia a que llegue mi relevo.
15 Cuando tú me llames, yo te responderé;
y te deleitarás en la obra de tus manos.
16 Dejarás entonces de vigilar todos mis pasos,
y dejarás también de contar todos mis pecados,
17 echarás en un saco y guardarás todas mis locuras,
y cubrirás por completo mis injusticias.

18 »El monte que se desgaja, no vuelve a levantarse;
ruedan sus peñas y cambian de lugar;
19 el ímpetu del agua desgasta las piedras,
el aluvión arrastra el polvo de la tierra,
y tú pones fin a nuestras esperanzas.
20 Nos apabullas, y desaparecemos;
nos avasallas, y entonces nos despides.
21 Si nuestros hijos llegan a triunfar, no lo sabremos;
tampoco llegaremos a saber si caen en la deshonra.
22 Solamente sabremos de nuestros sufrimientos,
y cargaremos con nuestra propia tristeza.»