Plaintes de Job
V. 1-26: cf. Jé 20:14-18.1 Après cela, Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance. 2 Il prit la parole et dit:
3 Périsse le jour où je suis né,
Et la nuit qui dit: Un enfant mâle est conçu!
4 Ce jour! Qu’il se change en ténèbres,
Que Dieu n’en ait point souci dans le ciel,
Et que la lumière ne rayonne plus sur lui!
5 Que l’obscurité et l’ombre de la mort s’en emparent,
Que des nuées établissent leur demeure au-dessus de lui,
Et que de noirs phénomènes l’épouvantent!
6 Cette nuit! Que les ténèbres en fassent leur proie,
Qu’elle disparaisse de l’année,
Qu’elle ne soit plus comptée parmi les mois!
7 Que cette nuit devienne stérile,
Que l’allégresse en soit bannie!
8 Qu’elle soit maudite par ceux qui maudissent les jours,
Par ceux qui savent exciter le léviathan!
9 Que les étoiles de son crépuscule s’obscurcissent,
Qu’elle attende en vain la lumière,
Et qu’elle ne voie point les paupières de l’aurore!
10 Car elle n’a pas fermé le sein qui me conçut,
Ni dérobé la souffrance à mes regards.
11 Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre de ma mère?
Pourquoi n’ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles?
12 Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour me recevoir,
Et des mamelles pour m’allaiter?
13 Je serais couché maintenant, je serais tranquille,
Je dormirais, je reposerais,
14 Avec les rois et les grands de la terre,
Qui se bâtirent des mausolées,
15 Avec les princes qui avaient de l’or,
Et qui remplirent d’argent leurs demeures.
16 Ou je n’existerais pas, je serais comme un avorton caché,
Comme des enfants qui n’ont pas vu la lumière.
17 Là ne s’agitent plus les méchants,
Et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force;
18 Les captifs sont tous en paix,
Ils n’entendent pas la voix de l’oppresseur;
19 Le petit et le grand sont là,
Et l’esclave n’est plus soumis à son maître.
20 Pourquoi donne-t-il la lumière à celui qui souffre,
Et la vie à ceux qui ont l’amertume dans l’âme,
21 Qui espèrent en vain la mort,
Et qui la convoitent plus qu’un trésor,
22 Qui seraient transportés de joie
Et saisis d’allégresse, s’ils trouvaient le tombeau?
23 A l’homme qui ne sait où aller,
Et que Dieu cerne de toutes parts?
24 Mes soupirs sont ma nourriture,
Et mes cris se répandent comme l’eau.
25 Ce que je crains, c’est ce qui m’arrive;
Ce que je redoute, c’est ce qui m’atteint.
26 Je n’ai ni tranquillité, ni paix, ni repos,
Et le trouble s’est emparé de moi.
1 ثُمَّ فتَحَ أيُّوبُ فمَهُ ولعَنَ يومَهُ 2 وقالَ:
3 «لا كانَ نهارٌ وُلِدْتُ فيهِ،
ولا ليلٌ قالَ: حُبِلَ بِرَجُلٍ.
4 ليكُنْ ذلِكَ النَّهارُ ظَلاما
لا يتَعَهَّدْهُ اللهُ مِنْ فَوقُ
ولا يُشرِقْ علَيهِ نورٌ.
5 يتَوَلاَّهُ الظَّلامُ وظِلُّ الموتِ،
وعلَيهِ يَحِلُّ السَّحابُ
وتُباغِتُهُ كَواسفُ النَّهارِ.
6 ليتَ السَّوادَ أمسَكَ ذلِكَ اللَّيلَ
فلم يُحسَبْ بَينَ أيّامِ السَّنةِ
ولا دخَلَ في عددِ الشُّهورِ.
7 ليتَهُ كانَ عاقِرا
ولا يُسمَعُ فيهِ هُتافُ الفرَحِ.
8 يلعَنُهُ اللاَّعِنونَ كُلَّ يومٍ،
الماهرونَ في إثارَةِ لاوياثانَ.
9 ليتَ نُجومَ مَسائِهِ أظلَمَت
فلم يَجِئْهُ النُّورُ مِنْ بَعدُ.
ولا رأى أجفانَ الفَجرِ.
10 فهوَ لم يُغلِقْ على أبوابِ البَطنِ
ولا ستَرَ الشَّقاءَ عَنْ عيني.
11 لماذا لم أمُتْ مِنَ الرَّحِمِ
أو فاضَت روحي عِندَما خرَجْتُ.
12 لماذا قَبِلَتْني الرُّكبَتانِ،
أوِ الثَّديانِ حتّى أرضعَ؟
13 إذا لكُنتُ الآنَ أرقُدُ بسلامٍ،
غارقا في سُباتٍ مُريحٍ
14 معَ مُلوكِ الأرضِ ووُزَرائِها
في ما بَنوهُ لهُم مِنْ قُصورٍ،
15 معَ الأُمراءِ وذَهَبُهُم كثيرٌ
وبُيوتُهُم مملوءَةٌ بالفِضَّةِ،
16 أو لكُنتُ كمَنْ يُولَدُ طِرحا،
ومِثلَ جَنينٍ لا يَرى النُّورَ،
17 هُناكَ يَكُفُّ الأشرارُ عَنِ القَلَقِ،
وهُناكَ يستَريحُ المُتعَبونَ.
18 هُناكَ يَطمَئِنُّ الأسرى
ولا يسمعونَ صوتَ المُسَخِّرِ.
19 هُناكَ يَتساوى الصَّغيرُ والكبـيرُ
ويتَحرَّرُ العبدُ مِنْ سَيِّدِهِ.
20 لماذا النُّورُ لِلتُّعَساءِ
والحياةُ لِمَنْ نُفوسُهُم مرارةٌ،
21 المُنتظرينَ الموتَ فلا يَجيءُ،
الباحثينَ عنهُ بَينَ الدَّفائِنِ،
22 الّذينَ يفرحونَ حتّى الإبتهاجِ
وينشَرحونَ إذا وجَدوا قبرا.
23 لماذا النُّورُ لِمَنْ لا يَرى طريقَهُ،
لِمَنْ أغلَقَ اللهُ كُلَّ مَجالٍ حَولَهُ؟
24 فإذا نُواحي هوَ طَعامي،
ودُموعُ أنيني ماءٌ لي.
25 كُلُّ ما أخشاهُ يَحِلُّ بـي،
وما أفزَعُ مِنْهُ يُصيـبُني.
26 فلا طُمَأنينَةٌ لي ولا سلامٌ،
ويأتيني القَلَقُ فلا أستريحُ».